16 mai 2011

En dire un peu, beaucoup, à la folie.

Elle revenait d’une longue nuit; sa chevelure brune ébouriffée, ses yeux  gris vitreux et la tête pleine de nouvelles idées. Le trajet était déjà long, pénible même. Elle fermait les yeux et partait à la frontière de son esprit. Les idées se mettaient à tourner dans un sens et dans l’autre, elles s’approchaient et s’éloignaient, certaines revenaient sans cesse. Les théories plus différentes les unes des autres apparaissaient et disparaissaient. Le rêve; le fantasme; le beau; le décent; le vicieux; le laid; le malsain; le douloureux;  le malhonnête. Elle avait beau essayer de se convaincre elle-même d’un tel scénario ou d’un tel autre, mais elle n’était tout de même pas naïve, rêveuse oui par contre. Elle connaissait ses faiblesses par cœur à force de se les faire pointer du doigt par ses anciens déboires ou triomphes (tout est relatif.) L’espoir l’habitait malgré tout: «Un jour, peut-être» se disait-elle en se répétant les beaux mots de la veille. Mais malheureusement, une fois seule elle  pensait plutôt au monologue prononcé une fois. La fois qui avait écartelé l’augure d’un sentiment. Un jour elle avait écouté le discours craintif de l’engagement entre homme et femme et elle avait versé une larme interminable, celle qui coulerait encore demain. Malgré cela, elle mémorisait chaque subtilité et chaque détail qui caressait l’illusion et c’est dans ces moments qu’elle constatait la fine ligne entre la naïveté et l’espoir.